Super Trash
- Bien rythmé, des images chocs et une prise de conscience nécessaire sur nos déchets.
- De très belles musiques accompagnent ce documentaire.
Diffusé dans le cadre de la semaine du développement durable, ce film est une vraie prise de conscience sur notre société actuelle. Nous ne sommes plus une société de consommation, mais une société de surconsommation. Nous achetons à outrance et nous jetons ce qui pourrait être encore utilisé. Ce documentaire nous inonde d'images chocs et de constats plus que révoltants. Mais la réalité est bien là. Ce film est à voir absolument et à conseiller largement à son entourage. Juste deux mots pour conclure: consommons responsable.
Martin revient sur les lieux de son enfance. Ces lieux sont maintenant ensevelis par une gigantesque décharge à ciel ouvert. Seule sa cabane est toujours là, un ancien abri pour les ouvriers agricoles de l’époque, maintenant à la lisière de la décharge. Il décide de s’y installer et de vivre dans ce monde fait d’ordures et rythmé par le ballet, le va-et-vient incessant des camions et bulldozers qui déchargent et nivellent les déchets. Petit à petit les employés de la décharge se familiarisent avec sa présence et lui révèlent les secrets de cette “zone“ : l’endroit de l’enfouissement des fûts d’arsenic, le trajet du lixiviat, ce jus de décharge, ce poison mortel qui s’écoule à travers une rivière sauvage et foisonnante jusqu’à la mer. Martin, au fil des jours et des mois, va faire son trou dans ce monde invivable jusqu’à sembler aller vers la folie. Il se nourrit des ordures. Il essaye, malgré tout, de recréer un univers vivable au milieu de la valse des camions qui l’évitent en le frôlant. Le jeune homme ne veut pas se résigner, il essaye de rendre cet univers ludique, humain. Il écrit dans sa cabane son journal, ses pensées. Il se lave dans la rivière chaque jour comme de retour à un monde primaire. Il soigne les animaux prisonniers de cet enfer, il surfe sur la vague géante générée par les détritus. Il est au-delà de la dénonciation, il essaye par ce film, dans un effort désespéré, de faire une métaphore de notre monde loin de la culpabilité. Il ne veut pas accepter cet univers qui lui a été imposé, il veut se l’approprier, l’ingérer, le digérer. Jusqu’au jour de la fermeture définitive où il sauvera une dernière mouette de l’empoisonnement. La décharge fermée, Martin erre dans ce no man’s land, avec sa caméra. Il enterre des oiseaux, traîne parmi les Caterpillar abandonnés comme s’il ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit. Tout est recouvert de terre, mais comme des fantômes, des sacs de plastique s’échappent du sol et volent dans le ciel emportés par le vent et qui frappent la caméra.